J’avais prévu de lire ce livre l’année dernière. C’était la grosse hype au moment de la sortie, je guettais chaque jour le facteur, je regardais avec envie les chroniques de mes blogopotes (elles sont toujours dans mon Feedly d’ailleurs !) et puis le colis s’est perdu. Le temps que l’éditeur me renvoie un nouvel exemplaire, j’étais passée à autre chose. J’ai raté une nouvelle occasion l’été dernier, et c’est finalement la sortie du tome 4 qui m’a motivé à me plonger dedans (ça et 3h de train tranquille pour me remettre dans le bain).
J’avais un peu peur d’avoir tout oublié (heureusement j’avais mes notes), mais finalement ce tome-ci fait plutôt bien le boulot pour ce qui est de replacer les principaux éléments de compréhension. Et pour les détails ma foi, je pense que je me ferais un plaisir de relire un jour toute la série pour mieux en saisir les subtilités.
Nous voilà donc, suite aux Jours de Transformation que chroniquaient les deux premiers livres, à l’aube d’une guerre. La volonté de se battre, c’est l’histoire d’une guerre qui se prépare dans un monde qui n’en a pas connu depuis plusieurs siècles. Personne n’en veut et pourtant elle semble inévitable.
Quelle bonne idée de lire ça en ce moment, non ? J’avais un peu peur que cela me déprime d’ailleurs, mais en fait non. Il y a certes d’étranges échos, comme dans tous ces livres de SF qui tapent un peu trop juste pour leur propre bien, mais l’univers mis en scène a quelque chose d’étrangement réconfortant.
Oui c’est un peu inattendu vu le sujet, mais bien qu’on soit à l’aube d’un conflit qui promet d’être meurtrier, dans la mesure où faute de frontières, votre voisin (voire votre bash) peut devenir l’ennemi, il y a une certaine forme d’espoir.
Cela tient aux efforts des différents protagonistes pour repousser le début des hostilités afin d’être mieux préparé à ses conséquences (famine, gestion des blessés, etc.), mais aussi au monde qu’on cherche à protéger.
Certes, Trop semblable à l’éclair et Sept redditions nous avaient montré les limites de cette Utopie, mais dans ce tome-ci je trouve qu’on saisit bien mieux l’enjeu de ce qui doit être préservé. Tout n’est pas parfait dans ce futur, mais il y a des gens qui croient assez dans ce modèle pour vouloir le préserver. Et j’espère que les deux tomes suivants sauront conserver également cette note d’espoir (si vous les avez lus, merci de me laisser entretenir mes illusions).
Pour le reste, La volonté de se battre s’inscrit dans la droite ligne des tomes précédents : c’est un livre bavard, brillant, avec un univers d’une incroyable richesse. Clairement on le lit pour ça, pour cette chronique historique d’un futur fascinant et non pour son intrigue pas très palpitante ou pour ses personnages qui ne suscitent pas énormément d’attachement, ce sont plus des incarnations qu’autre chose.
C’est un livre intelligent, sans doute un peu trop. Je sens bien que plein de subtilités m’échappent mais je trouve les 10 % que je comprends déjà incroyables, alors tant pis pour le reste.
Globalement j’ai eu grand plaisir à le lire et à savourer chaque chapitre (à part quelques passages où s’y perd un peu dans les délires de Mycroft), et j’ai hâte de lire la suite… Mais comme le dernier tome a été coupé en deux en français, je vais attendre sagement la sortie du tome 5 pour lire le tome 4 et pouvoir les enchaîner.
Bref faisons simple : si vous avez aimé les deux premiers tomes, vous adorerez tout autant celui-ci. Et si ce n’est pas le cas, ce n’est pas la peine de vous acharner !
À noter qu’à l’heure où j’écris cette chronique, le tome 1 vient de sortir en version audio chez Audiolib (dispo aussi avec l’abonnement Audible). Le lecteur a l’air très bon, apparemment l’autrice a fourni quelques indications pour adapter certains passages assez particuliers et le tome 2 est prévu pour cet été. Je pense que c’est un excellent moyen de découvrir cette série, rien que parce qu’avec l’audio on est obligé de prendre son temps !
Infos utiles : La volonté de se battre (The Will to Battle) est un roman de Ada Palmer paru en 2021 aux éditions du Bélial’ (2017 en VO). Il s’agit du deuxième tome du cycle Terra Ignota. Traduction de Michelle Charrier. Couverture de Victor Mosquera. 526 pages.
Mon avis sur les autres tomes du cycle : Trop semblable à l'éclair (tome 1), Sept redditions (tome 2), L'alphabet des créateurs & Peut-être les étoiles (tomes 4 & 5)
D’autres avis : La bibliothèque derrière le fauteuil, Les chroniques du Chroniqueur, Le Dragon galactique, Ombre Bones, Page à page, Quoi de neuf sur ma pile, Rêve général (avis sur les tomes 1 – 3)
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