Et nous voilà de nouveau à la dernière page des aventures d’un Doctor, comme le veut la tradition. Une actrice quitte le rôle, un acteur va la remplacer. Un showrunner quitte la série, un autre revient. Et comme souvent dans ce genre de situation, c’est l’occasion d’un bon gros feu d’artifice, et on peut dire que Chris Chibnall s’est fait plaisir pour cet épisode. Alors allons-y, avec quelques divulgâchages !
Dans cet épisode, tout commence avec une sorte de train spatial attaqué par des Cybermen, puis une planète mystérieuse se rapproche de la Terre, des Daleks pointent le bout de leur ventouse, le Master s’invite à la grande fiesta et tant qu’à faire autant ramener quelques anciennes compagnonnes de route du Doctor (époque série classique) et UNIT pour faire bonne mesure et équilibrer les scores !
Vous l’aurez compris rien qu’en lisant ce menu, The Power of the Doctor, malgré ses 90 minutes de temps, est un épisode beaucoup trop chargé, à l’image de pratiquement tous les épisodes récents de la série. On est plus noyé qu’émerveillé par l’aventure, et c’est un peu dommage.
Typiquement au bout de 15 minutes d’épisode, ce pauvre Dan décide de quitter le navire et… voilà. Oh c’est sûr il est remplacé par un paquet de guests, et j’étais ravie de revoir Graham, mais une partie de moi se dit qu’on aurait pu le garder pour le final quand même (par exemple au lieu de faire revenir Vinder), non ?
J’ai aussi eu un peu de mal avec la multiplication des références à l’ancienne série. L’épisode étant un Centenary Special (pour les 100 ans de la BBC, la série n’est pas si vieille que cela !), c’était normal d’avoir le droit à quelques séquences nostalgie mais j’ai trouvé que l’épisode forçait un peu la dose. J’ai personnellement assez de connaissances de la série classique pour suivre mais Monsieur était largué.
Il y a de bonnes choses pourtant, notamment un Master certes pas toujours très cohérent dans ses actions mais au top de sa forme en matière de folie (et son costume imitation Doctor est un délice), de jolis échanges entre le Doctor et Tegan et Ace (ce qui permet de conclure leur histoire de la même façon que l’épisode sur Sarah Jane avait pu le faire en son temps), et surtout ENFIN UN DOCTOR QUI PENSE À SORTIR DE SON TARDIS POUR SA RÉGÉNÉRATION POUR PAS TOUT PÉTER !
Mais sinon j’ai trouvé que cet épisode, sans être le plus mauvais de cette dernière saison, ne relevait pas particulièrement le niveau et restait dans la catégorie « potentiel intéressant mais mal exploité ». Ça se laisse regarder mais je me rends compte que ça me sort vite de la tête, et j’espère que là-dessus la prochaine saison saura faire mieux.
Je pense que je me répète un peu sur mes derniers comptes rendus, il est évident que cette dernière saison n’a pas été aidée par les coupes budgétaires et par le COVID. J’aurais aimé l’apprécier, mais je ressors de son visionnage déçue par toutes ces idées (parfois brillantes) mal utilisées, ces épisodes surchargés et ses lignes narratives jamais vraiment résolues (apparemment tout est redevenu à la normale à la fin de Flux alors que tout l’univers avait été détruit ou presque 🤣)
Au final, sur les trois saisons dirigées par Chris Chibnall, j’ai trouvé première plutôt prometteuse, la deuxième assez décevante malgré quelques réussites (à savoir les épisodes avec les Master et l’histoire du Timeless Child qui ouvrait des perspectives intéressantes) et la troisième trop brouillonne.
En relisant mes anciens avis, je me rends compte que je n’ai jamais vraiment passé un mauvais moment devant ces saisons. J’ai beaucoup apprécié que l'idée d'avoir un Doctor qui peut changer de genre ou de couleur de peau soit normalisé. J'ai aimé l’effort fait pour diversifier le casting (et les épisodes historiques qui en ont résulté au début). Et j'ai trouvé intéressant les dynamiques un peu différentes entre les personnages (notamment avec plus de compagnons, même si globalement avec Yasmin on termine sur le schéma habituel).
Mais le fait que j'ai pratiquement tout oublié quand je me souviens encore de passages marquants des époques précédentes montre bien que j'ai été moins marquée.
Ainsi va la vie de Doctor Who, on apprécie plus ou moins les différentes incarnations du Doctor et l’orientation prise par la série. L’avantage, c’est que c’est une série qui ne cesse de se renouveler… en principe. D’ailleurs si je suis contente de voir R. T. Davies revenir aux commandes pour la suite, j’espère qu’il ne jouera pas que sur la carte de la nostalgie (très à la mode en ce moment).
À noter que la BBC vient de signer un partenariat avec Disney, ce qui va permettre de regarder plus facilement la série (elle sera sur Disney+). Comme c’est aussi un accord de financement, j’espère que ça n’influencera pas trop l’esprit de la série… les dernières fois que Doctor Who est devenu une co-production c’était le fameux film du 8e Doctor et voilà quoi 😅 (sans parler de la saison 4 de Torchwood 🤦♀️).
Bon, on verra bien, rendez-vous en novembre 2023 pour trois épisodes spéciaux afin de célébrer le 60e (et j’espère, pas le dernier) anniversaire de la série !
Infos utiles : The Power of the Doctor est un épisode spécial de Doctor Who pour le centenaire de la BBC. Diffusé le 23 octobre 2022, il a été écrit par Chris Chibnall et réalisé par Jamie Magnus Stone. 90 min environ.
D’autres avis : Yoda Bor, Zakath Nath
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