L'hiver de la sorcière - couverture
 
L’an dernier, j’ai fait connaissance pour mon plus grand bonheur avec la plume de Katherine Arden qui imagine une Russie médiévale de fantasy dans les deux premiers tomes de la Trilogie d’une nuit d’hiver. Je ne pouvais bien évidemment pas m’arrêter-là, et c’est donc avec grand plaisir que je me suis lancée dans la lecture du troisième et dernier volume.

L’hiver de la sorcière reprenant l’intrigue directement là où elle s’était arrêtée à la fin du tome 2, produire un résumé sans divulgâcher l’ensemble du cycle est une mission difficile voire impossible. Pour ceux qui auraient un train de retard, disons juste que l’on continue à suivre les aventures de Vassia, une jeune femme russe qui refuse de rentrer dans le moule et dont la capacité à percevoir les créatures fantastiques la place à cheval entre deux mondes, mais aussi au cœur des intrigues politiques, ce qui n’a rien d’une promenade champêtre.

Difficile de ne pas répéter à propos de ce troisième volume tout ce que j’ai déjà dit à propos des deux précédents. Comme L’ours et le rossignol et comme La fille dans la tour, L’hiver de la sorcière est un roman extrêmement prenant, qui accroche autant pour son rythme soutenu que pour l’émotion qu’il suscite. On a en effet tendance à très rapidement faire corps avec Vassia, et à partager ses joies et ses peines.

On continue à explorer cet univers de fantasy historique déjà bien développé dans les deux précédents volumes. C’est toujours un régal de visiter cette Russie médiévale qui semble très crédible et dans laquelle le folklore fantastique s’invite de façon tout à fait naturelle pour s’associer à la grande Histoire. Le résultat est juste superbe.

Que dire de plus donc ? Et bien pour cette conclusion je tiens à rendre hommage à Vassia, qui est un des personnages féminins les plus enthousiasmants que j’ai eu l’occasion de suivre ces derniers temps. C’est une vraie héroïne, admirable autant dans ses forces que dans ses faiblesses, lorsqu’elle fait des choix difficiles ou lorsqu’elle se plante complètement, et dont la grande humanité et la volonté de se forger sa propre destinée, alors que tout le monde a une idée en ce qui la concerne, force le respect.

Peut-être que d’ici quelques années, cette Trilogie d’une nuit d’hiver ne sera plus qu’un lointain souvenir, faute d’un caractère vraiment marquant qui la différencie vraiment du reste de la production. Mais si vous aimez la fantasy historique, les œuvres très bien ficelées qui se suffisent à elles-mêmes et les lectures qui font du bien juste parce qu’elles rappellent qu’il ne faut jamais baisser les bras, prenez le temps de faire un détour par les écrits de Katherine Arden, vous devriez passer un excellent moment.

PS : La quatrième de couverture prétend que chaque tome peut se lire de façon indépendante. Ignorez-la. Lisez le tome 1 (qui se suffit à lui-même), et si cela vous plait, dévorez le tome 2 et le tome 3 dans la foulée !

Infos utiles :
L’hiver de la sorcière (The Winter of the Witch) est un roman de Katherine Arden paru en 2019, traduit en français par Jacques Collin et édité chez Denoël Lunes d’encre en 2020. C’est le troisième tome de la Trilogie d’une nuit d’hiver. 457 pages. Couverture d’Aurélien Police.

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