Les anneaux de pouvoir - Affiche

Cela fait un moment que je ne prends plus le temps de consacrer des articles complets aux séries télé que je regarde, en dehors de Doctor Who bien sûr, mais je n’ai pas pu m’empêcher de faire comme tout le monde et de donner mon avis détaillé sur Les anneaux de pouvoir, la série Amazon se déroulant dans l’univers du Seigneur des Anneaux.
 
Pour être honnête, je n’avais pas vraiment d’attentes. Autant j’avais adoré la trilogie du Seigneur des Anneaux par Peter Jackson, autant la trilogie du Hobbit avait été une déception. Il y a plein de raisons à cela. Le fait d’avoir, entre les deux trilogies, lu toute l’œuvre de Tolkien (dont une partie en VO) ce qui a eu pour effet de me rendre un peu tatillonne, n’a pas dû aider.

Ceci dit, je sais aussi qu’on ne peut pas juger une adaptation à sa fidélité (ou du moins pas uniquement à ce critère), je vais donc pas vraiment me lancer dans une comparaison œuvre adaptée / adaptation. J’aurais de toute façon bien du mal vu la période choisie pour situer la série télé.
 
Les anneaux de pouvoir - Galadriel sur une montagne
 
Les Anneaux de Pouvoir se déroule en effet durant le Deuxième Âge, l’époque de la montée au pouvoir de Sauron, de l’ascension (et de la chute) de Numenor, et bien entendu la période où sont créés les fameux Anneaux de Pouvoir (jusqu’à la grande bataille qui sert de prologue au Seigneur des Anneaux dans les films).

Amazon n’ayant acheté les droits que pour Le Seigneur des Anneaux, la série se base principalement sur les appendices du troisième tome. On ne touche donc pas au Silmarillion (et ce n’est pas plus mal, c’est une œuvre qui se prête difficilement à une adaptation), et les scénaristes ont une certaine marge de manœuvre vu qu’il n’y a pas non plus des tonnes d’informations sur la période.

Cette première saison se concentre principalement sur Galadriel, déterminée à retrouver Sauron pour le détruire, mais Terre du Milieu oblige, on ne croisera pas que des elfes mais aussi des nains, des humains et bien sûr des proto-hobbits.
 
Les anneaux de pouvoir - Numenor

La série est vraiment très belle visuellement (encore heureux vu les moyens mis en œuvre), et je pense d’ailleurs qu’il vaut mieux la voir comme un prequel aux deux trilogies de Peter Jackson qu’une nouvelle adaptation de l’œuvre de Tolkien. Elle est plus cohérente si on la regarde comme ça, même si la réalisation a parfois la main lourde sur les clins d’œil (ça m’a fait le même effet que l’épisode 7 de Star Wars).

Malheureusement, la série pêche par son scénario. En voulant multiplier les intrigues et introduire le maximum de personnages dans un minimum de temps, elle se transforme assez vite dans une sorte de gigantesque visite touristique à marche forcée qui laisse assez peu de temps pour apprécier les lieux et les personnages.

Les scénaristes ont fait le choix de compacter la chronologie du Deuxième Âge. Je peux le comprendre, le format série télé ne se prête pas trop à une intrigue étalée sur plusieurs millénaires, mais je me demande si l’histoire n’aurait pas gagné à garder quelques trames narratives en réserve et à oser mettre en scène le passage du temps en sautant une décennie ou un siècle ici ou là.
 
Les anneaux de pouvoir - Les proto-hobbits

Il y a néanmoins quelques développements intéressants : j’ai notamment beaucoup aimé le fait de voir les Nains dans toute leur gloire, et pas comme les pouilleux qu’on connaît à la fin du Troisième Âge. Et même si je ne suis pas ultra-fan d’avoir Galadriel comme quasi-personnage principal, je reconnais qu’ils en tirent quelque chose d’intéressant, à savoir une figure d’héroïne pas si appréciable que ça.

Cette première saison des Anneaux de Pouvoir est donc très belle mais un peu décevante côté histoire : au final on a l’impression de regarder une longue introduction un peu fouillis. J’espère que la saison 2 fera mieux vu que je compte la regarder (ne serait-ce que pour le plaisir de pouvoir la critiquer !).

Infos utiles : Les Anneaux de pouvoir (The Lord of the Rings : The Rings of Power) est une série développée par J. D. Payne and Patrick McKay et disponible sur Amazon Prime Vidéo. Comptez 8 épisodes d’un peu plus d’une heure.
La musique (qu’on entend assez peu dans la série finalement) signée Bear McCreary est top.

D’autres avis : La grande bibliothèque d'Anudar, Lorhkan et les mauvais genres