Ces derniers temps, je suis régulièrement exaspérée par tous ces romans de science-fiction publiés dans des collections de littérature générale qu’on présente toujours comme des romans d’ANTICIPATION parce que la science-fiction est un gros mot. Le problème, c’est que souvent, je ne peux m’empêcher de les lire. Est-ce du masochisme ou une forme de plaisir sadique à faire ma fan de SF snob et élitiste ? Allez savoir, mais toujours est-il que je me suis embarquée dans le dernier roman de Michel Bussi.
Comme souvent, c’est une lecture commune avec Lune, ma BFF de lecture commune. Des fois, c’est elle qui propose. Il est possible que je l’aie un peu poussée cette fois-ci. Un jour on lira des bons livres ensemble 😘Nouvelle Babel se déroule en 2158, dans une société qu’on pourrait qualifier d’utopie : l’invention de la téléportation a aboli les frontières, les nationalités et de manière générale les conflits. À l’exception des résidences personnelles, la propriété n’existe plus et chacun est libre de vivre et d’aller où il le désire. Alors que l’on s’apprête à célébrer les 100 ans de la Constitution mondiale de 2058, le meurtre de plusieurs personnes vient remettre en question la tenue de l’événement.
C’est assez marrant parce que le postulat de base est exactement le même que dans la série Terra Ignota de Ada Palmer, avec l’idée que la disparition des distances peut conduire à l’émergence d’un monde nouveau. Le jeu des comparaisons n’ira pas plus loin vu qu’en matière d’idées, de style et de richesse, on ne joue clairement pas sur le même tableau.
Le roman de Michel Bussi se lit bien au début. L’auteur a le sens du rythme et on a envie d’aller au bout de l’histoire, mais quand on lit en habitué du genre, on est vite frappé par la grande naïveté de cet univers qui ne fait pas dans la nuance, accumule les clichés et ne se soucie pas toujours d’être cohérent.
Ce livre a été écrit comme un blockbuster, cela se sent dans les péripéties, cette façon de mettre en scène des archétypes et des lieux connus et cette simplification à outrance. À l’écran cela pourrait être marrant avec un bon bol de pop corn. À l’écrit c’est plus exaspérant.
Si vous êtes amateurs de SF, je vous déconseille donc fortement de lire ce livre, la probabilité est forte qu’il vous indiffère ou qu’il vous énerve.
Cependant, je me dis que même si ce n’est pas un bon roman de science-fiction, c’est tout de même un roman de science-fiction qui coche pas mal de cases du genre ET qui bénéficie de la notoriété de son auteur. Malgré tous ses défauts, il donnera peut-être envie à ses lecteurs de lire d’autres romans dans la même veine. Bref c’est un peu comme les romans de Bernard Werber, on adore les détester mais on ne peut nier qu’ils ont sans doute amené un paquet de gens à la SF.
Infos utiles : Nouvelle Babel est un roman de Michel Bussi paru en 2022 aux Presses de la Cité. 454 pages. Couverture de Mariachiara Di Giorgio.
D’autres avis : je vous renvoie aux avis des survivants de cette LC, Le Chien critique, L’imaginarium électrique, Ma vie de bib et Lune qui a posté quelques unes de ses impressions de lecture sur Twitter.
0 Commentaires