Un long voyage - couverture

J’avais beaucoup entendu parler de ce roman à sa sortie, si bien qu’il était dans ma wishlist depuis un bon moment. Je suis contente d'avoir attendu avant de le lire, cela m'a permis d'oublier toutes les louanges et de l'aborder sans attentes ni aprioris. Ce n’est pas souvent en ce moment et je me rends compte que ça fait du bien.

Un long voyage est le récit de Liesse, un enfant rejeté par sa communauté qui se retrouve à travailler dans un comptoir de commerce impérial, où il rencontre Malvine, une femme extraordinaire dont il raconte l'histoire. Au début, j’ai pensé à L’assassin royal vu que ce récit à la première personne est très prenant, mais la ressemblance s’arrête là.

C’est vraiment un roman remarquable dans sa façon de raconter une histoire de fantasy. Dans un récit classique, ce serait Malvine l'héroïne, et on assisterait directement à sa vie, mais ici celle-ci n'est que rapportée par le narrateur et entremêlée à sa propre vie. Un peu comme si on se plaçait dans un angle mort qu'on ne regarde pas habituellement.

J'ai bien aimé cette histoire qui associe deux choses. D’une part, il y a une certaine forme de grandeur avec le personnage de Malvine dont les exploits impressionnent (et en même temps je suis heureuse que ses exploits soient moins des combats que des contrats, j'ai trouvé que ça répondait bien aux écrits de Le Guin sur le fait que les récits héroïques sont systématiquement associés aux conflits et qu'on ignore l'importance des cueilleurs).

D’autre part, on trouve une bonne dose de traintrain via le personnage de Liesse. Ça a un côté domestic fantasy que je trouve très touchant. C’est aussi une belle façon de regarder des évènements par l’autre bout de la lorgnette, à savoir les gens, le peuple, et la façon dont les évènements les impactent.

Prenant et très touchant, Un long voyage est un joli roman que j’ai eu grand plaisir à lire. SI vous étiez passés à côté jusque-là, n’hésitez pas à y jeter un œil à votre tour.

Infos utiles : Un long voyage est un roman de Claire Duvivier paru en 2020 aux Forges de Vulcain. Couverture de Elena Vieillard. 314 p.

D’autres avis : 233°C, Chut Maman lit, Les critiques de Yuyine, Le dragon galactique, L’ours inculte, Quoi de neuf sur ma pile