Affiche de la série

Si vous me demandiez quelle est la meilleure œuvre de Neil Gaiman, je vous répondrais sans aucune hésitation la série de comics Sandman. C’est pour moi un véritable chef d’œuvre pour plein de raisons et je m’en suis expliquée à de multiples occasions, lors de ma dernière relecture au format papier ou en écoutant la très récent et non moins excellente version audio. Et l’adaptation en série alors ?

Personnellement cela fait des années que je vois passer des infos sur un éventuel projet d’adaptation, et je ne vous cache pas que je n’étais guère rassurée, tant l’œuvre me semble difficile à adapter. Mais le fait d’adapter Sandman au format série télé avec un Neil Gaiman associé au projet était rassurant, d’autant plus que les premiers visuels étaient superbes.

Et le résultat alors ? C’est SUPERBE. Cette série est très fidèle au comic, elle respecte le matériau d’origine (jusque dans certains plans copiés directement des comics) et conserve tout ce qui fait Sandman dans l’esprit.

Et en même temps elle ne se contente pas d’un simple copier-coller, elle adapte avec intelligence qui nécessite d’être adapter ou qui pouvait poser problème à l’écran (notamment toutes les références à l’univers DC qui ne pouvaient être conservées pour des questions de droits), et n’hésite pas à faire évoluer l’univers avec son temps.

Le résultat est un délice pour les fans et très accessible pour les gens qui ne savent même pas de quoi parle le comics (j’ai pu tester avec Monsieur). Voilà pour l’aspect adaptation.

Lucifer

La série en elle-même se présente comme une série de fantasy assez atypique (au milieu du duel de géants entre House of the Dragon et Rings of Power), plus fantastique que fantasy d’ailleurs, avec un univers complexe barré qui tire souvent vers l’horreur. C’est une histoire assez particulière qui prend son temps, et qui est plus portée par son atmosphère que par son intrigue (résumer l’intrigue de cette série serait ridicule).

Je ne sais pas si cette série plaira à tout le monde, mais je trouve qu’elle mérite le détour parce qu’elle propose autre chose et nous sort un peu des sentiers battus.

Personnellement je suis restée un peu de marbre au début face à cette très belle adaptation, parce que j’avais trop le comics et sa voix particulière en tête, mais cela s’est arrangé en milieu de saison avec la conclusion de Préludes & Nocturnes, et j’avais carrément les yeux humides à la fin de La maison de poupée (mais j’adore tellement La maison de poupée).

D’ailleurs le casting est vraiment top (je ne m’étendrais pas sur les polémiques sur le choix de certains acteurs et actrices qui sont juste ridicules). J’étais un peu sceptique pour Tom Sturridge dans le rôle-titre, et je trouve qu’il a un visage un peu hiératique (un peu comme Robert Pattinson, d’ailleurs ils ne sont pas frères cachés ces deux-là ?), mais finalement c’est ce qui est attendu d’un personnage très froid, et il a une voix magnifique qui fait le taf.

(Et on a souvent envie de lui coller des baffes, ce qui colle parfaitement au personnage de Dream, c’est aussi ça le caractère particulier de Sandman, son héros n’est pas si appréciable que cela)

Lucienne

Bref The Sandman est une très belle adaptation à tout point de vue, et un excellent moyen de découvrir ce chef d’œuvre de Neil Gaiman sans avoir à lire d’épais (mais superbes) comics ou écouter (d’excellentes) adaptations audio.

Tout ce que j’espère c’est que Netflix ne va pas nous planter là vu que c’est une série avec un sacré budget. Si tout ne me semble pas forcément facilement adaptable à l’écran, je serais fort triste de ne pas voir La saison des brumes portée à l’écran.

PS : La série compte 11 épisodes. Le 11e est un épisode bonus qui adapte deux histoires courtes de l’univers de Sandman, Calliope et Le rêve de mille chats. C’est un très joli bonus. Allez, on veut une saison 2 maintenant !

Infos utiles : The Sandman est une série produite par Allan Heinberg, Neil Gaiman et David S. Goyer et diffusée sur Netflix depuis août 2022. 11 épisodes de durée variable (de 40 min à 1h)

D’autres avis : Lorhkan et les mauvais genres, Yoda Bor